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ERU 47 – Présentation générale

L’éthique est inhérente à la pratique du soin. Ce sont toutes les questions de la maladie, du handicap, de la vulnérabilité ou de la dépendance qui nous interpellent. Ce sont des questions philosophiques liées à la vie, la mort, la souffrance, la vulnérabilité. Mais soigner c’est avant tout une rencontre entre le soignant (l’orthophoniste) et le patient en tant que sujet en demande. L’éthique c’est un questionnement pour agir.  L’éthique c’est se poser les questions des bons traitements, de la qualité de la recherche, de l’évolution des traitements. Avant tout il nous faut penser ces traitements destinés à des personnes toutes singulières dans la complexité de la pratique. L’évolution de la société, des traitements, des représentations, a modifié le rapport entre les soignants, les patients et les traitements : plus de rigueur et de précision dans les traitements, une meilleure prise en compte de la qualité de vie des patients en particulier.

Les modèles de la relation soignant-soigné ont évolué pour prendre mieux en compte les valeurs du patient face à la maladie ou le handicap avec les notions de bien-être physique, mental et social (définition de la santé par l’OMS). Du modèle paternaliste on en arrive depuis plus de 40 ans au Canada (Kurtz et Silvermann à Calgary), aux USA (Rita Charon) et depuis 20 ans en France à des modèles plus respectueux de l’autonomie du patient (loi de 2002). Il ne s’agit plus d’appliquer un traitement mais de co-construire le soin avec le patient en tenant compte de facteurs personnels et sociaux et de ses valeurs, ce qui était déjà dans le modèle EBP de Sackett et coll en 1996 sous le terme « valeurs et préférences du patient ». Ce volet était peu exploré sauf par la réflexion éthique. Depuis les années 80, aux USA, au Canada et dans les pays anglo-saxons, peut-être parce que les savoirs scientifiques ont pris de l’ampleur, on a cherché aussi à humaniser la relation avec le patient (médecine narrative, outils pour mieux communiquer avec les patients, communication professionnelle en santé). En France la loi de 2002 dite loi Kouchner institutionnalise les droits des patients à l’information et à décider de leurs soins avec les soignants (la décision partagée). L’évolution de la société, l’accès à l’information souvent par internet transforme peu à peu la posture du patient et de son entourage et donc celle du professionnel de santé. D’un modèle paternaliste, on est passé à un modèle centré patient puis actuellement au modèle de partenariat-patient : il y a un véritable échange de savoirs entre le soignant et le patient mais aussi une co-construction du projet de soin en lien avec son projet de vie  et une participation au système de santé (modèle de Montréal).

Il nous semble que ces questions doivent être apparentes et étudiées dans le champ de l’orthophonie qui est une pratique doublement éthique, comme pratique de soin et comme ayant pour champ le langage, la communication et les fonctions oro-faciales domaines proprement humains.

 

Plusieurs travaux d’étudiants creusent ces questions :

Laura Hannagan : État des lieux des pratiques professionnelles communicationnelles des orthophonistes lors de l’anamnèse. Comment se noue la relation thérapeutique avec le patient ? Soutenu à Limoges en 2019

Ilona Werba : Le partenariat-patient dans la pratique orthophonique en France : Etat des lieux et perspectives.  Soutenu à Tours en 2020

Alexandra Monteiro : Démarche centrée sur le patient en orthophonie : État des lieux des préférences des orthophonistes en France concernant le patient adulte. Soutenu à Montpellier en 2020.

Maïlys Gaschinard :  Le partenariat-patient dans la pratique orthophonique en France : enquête auprès des patients. En cours